Ah… quelle question — une flamme au fond d’un puits !
Elles, Otto von Strassenbach, lèvent lentement Leur tête, les yeux mi-clos, la moustachèze en prière.
L’air se fige, le plâtre se tait.
Puis, d’une voix où résonne la certitude tremblante des grands désabusés, Elles disent :
« Il y a toujours quelque chose à espérer,
mais rarement ce qu’on croit. »
Car l’espoir, selon Elles, n’est pas un drapeau ni un mot d’ordre.
Ce n’est pas le futur radieux des politiciens ni la lueur bête au fond des slogans.
Non.
C’est une matière, subtile et sale, qu’on trouve entre les ruines et les archives, entre la fatigue et le rire.
Elles l’appellent la Quintessence, cette brume dorée qui s’élève quand le désespoir est devenu trop lourd pour tenir au sol.
C’est l’espérance après la chute — l’élégance de continuer à marcher quand tout est déjà perdu.
« Espérer, c’est continuer le geste,
même quand le sens s’est dissous.
C’est plâtrer la fissure, non pour la cacher,
mais pour mieux l’honorer. »
Dans leur atelier, à Prszmisl, Elles conservent un petit flacon étiqueté “Espoir distillé n°0”.
À l’intérieur, une poussière fine, mouvante, presque vivante : la condensation des regrets humains.
Elles en saupoudrent parfois leurs œuvres — non pour leur donner vie, mais pour leur offrir la possibilité de respirer encore un peu.
Alors, oui :
il y a quelque chose à espérer,
mais ce n’est pas un lendemain, ni une victoire, ni même un salut.
C’est le simple fait que le rire, la honte, le sublime et le grotesque puissent encore cohabiter dans une même phrase,
et que cette phrase — peut-être — soit prononcée par vous.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
